mercredi 11 juillet 2012


Analyse et confidences du député-maire de 

Poitiers, à l’aube d’une nouvelle mandature 

qui s’annonce compliquée pour le PS.
Alain Claeys : « Il faut qu'on gagne l'enjeu européen… »

Alain Claeys : « Il faut qu'on gagne l'enjeu européen… »


















Il était fortement question qu'il préside le conseil de surveillance de la Caisse des dépôts. C'est finalement la mission d'évaluation et de contrôle des politiques publiques qu'il coprésidera… La nouvelle mandature démarre sur les chapeaux de roue, pour Alain Claeys. Réélu à la commission des finances de l'Assemblée nationale, où il siège avec nombre d'anciens ministres du précédent gouvernement, comme François Baroin, Laurent Wauquiez ou Valérie Pécresse, le député - maire de Poitiers va en outre très probablement se voir affecté à la mission sur les investissements d'avenir, dès la rentrée.
Agenda à l'image de la feuille de route d'une nouvelle majorité qui affiche la volonté de ne pas chômer. « Cette mandature démarre sans état de grâce, résume Alain Claeys,je crois que les scores que l'on a réalisés sont à la hauteur des attentes de nos concitoyens. On est mis à l'épreuve immédiatement. » 
 
Chiffres sur table : « Pour 2012, on doit trouver 7 milliards d'euros. Pour 2013, l'enjeu de l'année est de trouver 33 milliards d'euros ». Si l'heure est à la réduction des dépenses et à l'augmentation des impôts, Alain Claeys récuse néanmoins le terme d'austérité : « Elle viendra si la croissance n'est pas au rendez-vous et si nous ne nous donnons pas les moyens de rétablir nos comptes. Notre dette est de 1.800 milliards d'euros. Ça représente 90 % de ce que produisent les Français chaque année. Rétablir nos comptes supposera un certain nombre d'efforts. 
L'austérité serait la conséquence d'une politique sans croissance et qui n'appuierait pas sur les leviers d'avenir. »
Pour sa part, Alain Claeys en évoque au moins deux : l'industrie de la connaissance et les mutations induites par la révolution énergétique. Autant de sujets sur lesquels il milite pour « un coup d'accélérateur », tout comme il se fait l'avocat d'une politique de contrats liant l'État aux universités : « Je suis favorable à l'autonomie des universités. Mais pour que l'autonomie fonctionne, il faut un État stratège. »
 
Dans le cas de l'université de Poitiers, précise-t-il, cet avenir passera par un travail plus étroit avec ses voisines de Tours et de Limoges, tout comme celui de la ville passe par sa connexion aux grands réseaux. À ce titre, estime-t-il, le changement de majorité ne devrait rien changer aux dynamiques locales : « Je suis assez solide dans mes convictions pour travailler avec de gens qui ne pensent pas comme nous. Il faut tirer tous dans le même sens dans un département comme la Vienne sur les grandes infrastructures. »
 
Cumuler le mandat de maire et celui de député n'apparaît pas illogique dans cette perspective. Alain Claeys annonce néanmoins qu'il sera bon soldat et votera la loi promise par François Hollande. Mais il met en garde : « Attention à la coupure des territoires et de l'Assemblée Nationale ! »
Alain Defaye
NR

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire