Moi,
Président de la République
Durant le débat, il y a eu ce moment terrible pour Sarkozy, lorsqu’il s’est agi pour
François Hollande de dire quel Président il serait pour la France.
L’énumération
qui a suivi, des engagements de François Hollande s’il était élu
Président de la République le 6 mai, a sonné comme un réquisitoire en creux
contre les cinq années de présidence de son adversaire du soir :
Président de la République le 6 mai, a sonné comme un réquisitoire en creux
contre les cinq années de présidence de son adversaire du soir :
Il
a tout d’abord précisé, comme un préambule annonçant la suite,
qu’il serait
“un
Président qui, d’abord, respecte les Français, qui les considère.
Un
Président qui ne veut pas être président de tout, chef de tout et,
en définitive, responsable de rien.“
“Moi, Président de la République, je ne serai pas le chef de la majorité ; je ne recevrai pas les parlementaires de la majorité à l’Elysée.
Moi, Président de la République, je ne traiterai pas mon premier ministre de « collaborateur ».
Moi, Président de la République, je ne participerai pas à des collectes de fonds pour mon propre parti, dans un hôtel parisien.
Moi, Président de la République, je ferai fonctionner la Justice de manière indépendante ; je ne nommerai pas les membres du Parquet alors que l’avis du Conseil Supérieur de la Magistrature n’a pas été dans ce sens.
Moi, Président de la République, je n’aurai pas la prétention de nommer les directeurs des chaînes de télévision publique ; je laisserai ça à des instances indépendantes.
Moi, Président de la République, je ferai en sorte que mon comportement soit à chaque instant exemplaire.
Moi, Président de la République, j’aurai aussi à cœur de ne pas avoir un statut pénal du Chef de l’Etat ; je le ferai réformer, de façon à ce que si des actes antérieurs à ma prise de fonction venaient à être contester, je puisse, dans certaines conditions, me rendre à la convocation de tel ou tel magistrat ou m’expliquer devant un certain nombre d’instances.
Moi, Président de la République, je constituerai un gouvernement qui sera paritaire, autant de femmes que d’hommes.
Moi, Président de la République, il y aura un code de déontologie pour les ministres qui ne pourront pas rentrer dans un conflit d’intérêt.
Moi, Président de la République, les ministres ne pourront pas cumuler leur fonction avec un mandat local parce que je considère qu’ils devraient se consacrer pleinement à leur tâche.
Moi, Président de la République, je ferai un acte de décentralisation parce que je pense que les collectivités locales ont besoin d’un nouveau souffle, de nouvelles compétences, de nouvelles libertés.
Moi, Président de la République, je ferai en sorte que les partenaires sociaux puissent être considérés, aussi bien les organisations professionnelles que les syndicats, et que nous puissions avoir régulièrement une discussion pour savoir ce qui relève de la loi, ce qui relève de la négociation.
Moi, Président de la République, j’engagerai de grands débats ; on a évoqué celui de l’énergie, et il est légitime qu’il puisse y avoir, sur ces questions-là, de grands débats citoyens.
Moi, Président de la République, j’introduirai la représentation proportionnelle pour les élections législatives, pas celles de 2012, mais celles de 2017, parce que je pense qu’il est bon que l’ensemble des sensibilités politiques soit représenté.
Moi, Président de la République, j’essaierai d’avoir de la hauteur de vue pour fixer les grandes orientations, les grandes impulsions ; mais en même temps, je ne m’occuperai pas de tout et j’aurai toujours le souci de la proximité avec les Français.
Et
de conclure :
« J'avais
évoqué une présidence normale ; rien n'est normal quand on
est président de la République puisque les conditions sont
exceptionnelles ; le monde traverse une crise majeure, en tous
cas en Europe.Il
y a des conflits dans le monde, sur la planète.Il
y a l'enjeu de l'environnement, du réchauffement climatique.Bien
sûr que le président doit être à la hauteur de ces sujets-là, mais il doit aussi être proche du peuple, être capable de le
comprendre. »
François
Hollande
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