mercredi 5 janvier 2011

Aide médicale d'État :

Un rapport désavoue la réforme du gouvernement!

Aucune importance

"ils doivent payer ces sales pauvres !"
( qui  pourrissent la vie de nos dirigeants ! )
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Poussés par la droite dure, les parlementaires de la majorité
viennent de faire adopter,
avec l'aval du gouvernement, une réforme de l'aide 
médicale d'État (AME) obligeant
les sans-papiers les plus démunis à payer 30 euros 
par an pour être soignés.


Inscrites dans la loi de finances pour 2011, les mesures 

ont été validées par le Conseil constitutionnel

et sont susceptibles d'être mises en œuvre rapidement.

Sauf qu'un rapport de l'Inspection générale des affaires sociales (Igas) et de l'Inspection générale des finances (IGF),  

qui vient d'être mis en ligne sur le site
de la Documentation française en toute discrétion ,
préconise exactement le contraire.

Ce rapport, intitulé 
«Analyse de l'évolution des dépenses au titre de l'aide médicale d'État», 
avait été commandé par les ministres de la santé et du budget 
en vue d'une éventuelle réforme.

Achevé en novembre 2010, il aurait pu ou dû avoir une influence sur la décision publique.

Manifestement, cela n'a pas été le cas.

Ses conclusions sont pourtant sans ambiguïté, reflétant presque mot pour mot l'argumentaire 
 pour dénoncer les effets pervers de l'instauration d'un ticket d'entrée.

Un tel dispositif, écrivent les inspecteurs, apparaît

«financièrement inadapté, administrativement complexe

et porteur de risques sanitaires».  

 «Le premier effet pourrait être celui de l'accroissement des   

dépenses allant bien au-delà de l'économie escomptée»,  

 d'environ 6 millions d'euros.

En effet chaque bénéficiaire devra acheter un timbre
(délivré notamment par les buralistes) 
ce qui entraînera des frais de gestion et de multiples visites aux guichets.
En outre, les personnes les plus pauvres retarderont les consultations 
en médecine de ville et se dirigeront, en dernier recours,

à l'hôpital,occasionnant une charge plus importante pour l'État.

Rappelant le principe selon lequel 
«la santé de tous dépend de la santé de l'un», 
les auteurs évoquent ensuite les
«risques sanitaires sérieux du fait des retards induits 
sur le recours aux soins ambulatoires» 

alors que plusieurs études révèlent la surreprésentation 
des maladies transmissibles parmi
les bénéficiaires de l'AME. Ils jugent, enfin, que

«l'effet de responsabilisation sur la consommation de soins», 

mis en avant par les promoteurs de la réforme, ne peut être que  

«très faible sur une population peu insérée socialement»




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