mardi 28 juin 2011

M.A. «  Je prends l'engagement de la victoire »
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Martine Aubry
Officiellement candidate ce matin

Martine Aubry officiellement candidate ce matin ?
Martine Aubry officiellement candidate ce matin ?
Martine Aubry officiellement candidate ce matin ?
Officiel : la première secrétaire du PS fera acte de candidature à la primaire socialiste. Martine Aubry s'adresse ce matin à 11h30 aux Français depuis Lille.
Yeux pétillants. Mâchoire carrée. Petite taille. Une veste de tailleur comme une carapace : il en faut pour survivre en politique, parer les coups, passer à l'attaque… Justement. Martine Aubry doit aujourd'hui se déclarer candidate à la primaire socialiste.
Enfin.


Manque d'appétit, peu de goût pour la bagarre ? « Elle n'a pas envie d'y aller », disaient ses détracteurs et même des proches. « C'est mal la connaître », juraient au contraire des amis pour lesquels la décision de Martine Aubry était prise depuis longtemps.


Qui connaît vraiment Martine Aubry ? Pour la journaliste Isabelle Giordano, qui en est pourtant à sa deuxième biographie, la première secrétaire du PS reste « un personnage mystérieux ».
Elle est maire de Lille. On la croit du Nord. Erreur ; ses parents sont originaires du Sud-Ouest. Son père, Jacques Delors, est corrézien. Sa mère, Marie Lephaille, a ses racines au Pays Basque. Enfant, Martine Aubry passe ses vacances dans les montagnes de La Soule.
On l'appelle la « fille de… Jacques Delors », son père, avec lequel elle entretient une grande complicité intellectuelle. Mais lors de très rares interviewes, Martine Aubry ne manque pas de rappeler qu'elle est aussi très marquée par l'éducation et les valeurs que lui a données sa mère, y compris le sens de la fête.
Un appétit de la vie bien caché, si ce n'est quelques grammes de trop… Martine Aubry a un bon coup de fourchette et adore les grandes tablées d'amis. Elle a donc des amis.


Alors qu'on lui prête beaucoup d'ennemis. Ses répliques sont parfois assassines. Elle peut se montrer inflexible. Mais on la voit pleurer sur le sort d'une jeune chômeuse de Lille. 

Martine Aubry a trop côtoyé la souffrance pour la dédaigner.


Elle ne se consolera jamais du décès de son frère Jean-Paul, en 1982. Jean-Paul Delors aimait la vie, la politique et le journalisme. Il était venu à Toulouse participer à la création du journal L'Autan. Devenu spécialiste de la Corse pour le quotidien Libération, Jean-Paul Delors a été emporté par une leucémie à l'âge de 29 ans : un drame dans la famille Delors.
Martine Aubry en parle peu. Comme elle tait de manière générale tout ce qui a trait à sa vie privée. Sa fille Clémentine, 32 ans, est administratrice de l'auditorium du musée du Louvre. La presse surnomme Jean-Louis Brochen, son deuxième mari, avocat à Lille, « l'homme invisible ».


La politique, enfin… Elle aime le fond, et non l'écume. 


Avec cinquante chercheurs et citoyens, Martine Aubry vient de publier aux éditions Odile Jacob un
livre-programme, « pour changer de civilisation ».
Martine Aubry aime l'action, « l'idéologie du terrain ». Son mandat de maire de Lille la comble. Elle a transformé sa ville en capitale culturelle, réhabilité des quartiers, construit des logements sociaux. Elle travaille sa gauche, et ne néglige pas sa droite.
Martine Aubry a travaillé dans l'administration. Ministre de l'Emploi et de la Solidarité dans le gouvernement de Lionel Jospin, elle met en place les 35 heures, la CMU, la Couverture maladie universelle, et les emplois jeunes. La droite agonit la « Dame des 35 heures » :
le titre d'un livre qui blesse particulièrement Martine Aubry.


La patronne du PS est à l'aise parmi les capitaines d'industrie, où elle cultive des amitiés. En 1989, elle a travaillé dans le groupe Pechiney, alors dirigé par Jean Gandois.
Martine Aubry voue un culte à l'art. Une passion partagée avec son mari.
Toujours en veste courte et en pantalon, Martine Aubry est l'anti « bling-bling ».
Ce matin, elle s'adressera aux Français depuis le lieu culturel Saint-Sauveur à Lille. Tout un symbole.


La déclaration devrait être courte : « à peine 10 minutes ».


Elle sera retransmise sur le site www.martineaubry.fr.


Martine Aubry fera court. Ce sera précis. Concis.
Il y aura de l'émotion, certainement.
La glace et le feu.

Ses forces

Sa formation :
Martine Aubry est diplômée de l'ENA
Sa famille : Martine Aubry est la fille de Jacques Delors, qui fut ministre socialiste de l'Économie de 1981 à 1984, puis président de la Commission européenne jusqu'en 1994. Cet ancien syndicaliste de sensibilité démocrate-chrétienne est un fervent européen. Martine Aubry est aussi très liée à sa mère.
Son expérience minis-térielle : Elle a été ministre de l'Emploi.
Sa gestion municipale : Lille est son terrain d'action depuis 2001.
Sa capacité de travail : Un diesel. De 7 heures à 23 heures. Sans interruption.
C'est une femme.

Ses faiblesses

Sa loi des 35 heures : La droite et le Medef ne lui ont jamais pardonné. Et vont continuer le pilonnage pendant toute la campagne de la présidentielle.
Son caractère : Martine Aubry a du caractère. Chez un homme, c'est une qualité, mais chez une femme…
Son manque de charisme : Ce n'est pas une star.
Son côté indécis : Elle picore des idées ici ou là. Elle a besoin de temps avant d'entreprendre.
Ses inimitiés au PS : François Hollande ne la porterait pas dans son cœur.
Sa dualité : Peut être cassante. Mais sait rester humaine.
C'est une femme.


par Sabine Bernède

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